Témoigniac Elsa WARDE - 11.06.2015
Elsa est chargée de projets et de partenariat au sein de Microworld.org, un social business innovant permettant à des prêteurs de financer des projets de micro-entrepreneurs à l’étranger.
- Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?
Je suis chargée de projets et de partenariat au sein de Microworld.org, un social business innovant permettant à des prêteurs de financer des projets de micro-entrepreneurs à l’étranger. Microworld fait partie du groupe PlaNet Finance, acteur majeur de la microfinance dans le monde.
Créé en 2010, nous avons déjà financé plus de 3000 projets dans 9 pays, avec plus de 15000 prêteurs français. Microworld est une start-up internet en financement participatif axée sur la microfinance dans les pays en développement (comme nos concurrents Babyloan, nous sommes aujourd’hui positionnés sur le prêt solidaire gratuit). Notre offre va cependant évoluer prochainement vers le prêt rémunéré afin de permettre à nos prêteurs de recevoir une rémunération de 2 à 4%. Ainsi, nous espérons augmenter nettement le montant moyen des prêts effectués via la plateforme, permettre de financer un nombre plus important de micro-entrepreneurs et de facto pérenniser notre modèle dans le secteur de la microfinance. Nos autres sources de revenus proviennent de nos partenariats entreprises (dans le cadre de leurs politiques RSE), des plateformes customisées en marque blanche que nous développons pour elles (Accenture, GDF Suez, Capgémini), ainsi que de la vente de notre solution à l’étranger (structures indépendantes et régionales au Moyen-Orient, en Afrique et à La Réunion).
Je m’occupe du montage des partenariats locaux avec les IMF (prospection, audit, formation aux outils Microworld, suivi, gestion des flux financiers), ainsi que des services non-financiers (mécénat de compétences de salariés de grands groupes auprès d’entrepreneurs locaux dans les pays où nous sommes présents).
J’ai fait des études d’économie appliquée à Dauphine, focalisées sur les enjeux du développement. Cela m’a conduit à la London School of Oriental & African Studies, puis à des stages au PNUD, en banque, en microfinance et chez Microworld. Après 2 ans passés chez Orange où j’ai gagné des compétences en business développement, je suis revenue chez Microworld.
Ce qui me plait le plus ?
Le fait de travailler dans une petite structure où tout est à créer. Aucun jour ne se ressemble, mes tâches sont pluridisciplinaires et j’apprends tous les jours. De plus, étant dans une start-up sociale et innovante, j’ai la liberté de pouvoir développer de nouvelles initiatives, de réfléchir à de nouvelles façons de faire… C’est très stimulant !
Mes principales difficultés ?
Certaines parties de mon travail deviennent de plus en plus techniques (notamment avec la bascule vers le prêt rémunéré), je dois donc me former à des outils informatiques complexes. D’autre part, nous sommes dans le monde des start-up, d’où parfois des difficultés de trésorerie pas toujours simples à vivre.
2. GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?
Je suis entrée à GNIAC grâce à Géraldine Plénier, gniaqueuse, et directrice RSE de Capgémini. GNIAC me permet de me recentrer sur des thématiques locales qui ont des impacts positifs sur la Société. J’y vois l’opportunité de parler avec des gens de profils et de points de vue très différents pour développer des initiatives sociales innovantes.
De plus, n’excluant pas de devenir un jour moi-même entrepreneuse, j’imagine que le réseau GNIAC pourrait m’accompagner et me donner des conseils utiles pour réaliser mon projet. Je peux apporter mes idées, ma vision et mon expérience dans le domaine de l’innovation sociale.
3. Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?
Le principal frein à l’innovation sociale vient, selon moi, de la difficulté à combiner social et rentabilité. Pourtant, je suis convaincue que de nombreuses initiatives sociales pourraient trouver des solutions pour être moins dépendantes des subventions ; et, à contrario, que toute activité professionnelle génératrice de revenus pourrait trouver des moyens d’intégrer une dimension sociale dans son activité, sans que cela n’affecte sa rentabilité.
Répondre à ce défi de lier innovation, rentabilité et social est au cœur de mon activité professionnelle, mais fait également pleinement partie de ma vie personnelle. Particulièrement intéressée par cette problématique, je suis avec entrain les nouvelles initiatives innovantes développées en France et à l’étranger, et je cherche activement à échanger avec des personnes porteuses de ces changements.
Mots clés : Elsa Warde / Microworld / microfinance / partenariats / entrepreneuriat / innovation sociale