Témoigniac Claudie KULAK - 07.06.2015
Claudie a fondé la Compagnie des Aidants qui met en relation et offre des services aux aidants qui doivent prendre soin d'un proche dépendant. Un véritable outil de lien social et une réponse à un des nombreux enjeux de la dépendance.
- Quelle est votre activitéprofessionnelle aujourd’hui ?
Après de nombreuses années en tant que conceptrice d’outils pédagogiques sur le développement durable, pour les collectivités locales, je me suis retrouvée « aidante » de la tante de mon mari et j’ai connu une grande solitude dans cette mission difficile. Ainsi m’est venue l’idée de créer une plateforme web d’échanges et de soutiens entre aidants, La Compagnie des Aidants, afin d’aider ceux-ci dans leur quotidien en recréant des liens entre eux. La plateforme a été testée en 2013 avec l’UTT de Troyes, et se déploie depuis 2014. Elle connait un fort développement et vient d’être présélectionnée pour le programme « La France s’Engage ! ».
Ce qui me plait le plus ?
- Créer mes propres outils de travail et les développer : je suis une femme de projets !
- Être utile à la collectivité
- Réhabiliter la gentillesse et la bienveillance.
Mes principales difficultés ?
- Le temps de réaction très lent de certains de nos interlocuteurs : on parle beaucoup d’innovation, mais quand les décideurs doivent faire ce choix, ils sont prudents, peut-être ont ils un peu peur du changement. Il faut donc les rassurer.
2. GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?
Je suis entré à GNIAC car j’étais déjà membre des Zèbres. J’y adhère, car GNIAC met en lumière des acteurs qui ont besoin de visibilité et assemble des gens très différents. Je peux apporter mon réseau et mes expertises, j’aime beaucoup l’idée de partage.
J’attends que GNIAC reste à l’écoute de ce qui remonte des territoires et initiatives et qu’ensuite GNIAC nourrisse tous ceux qui ont le pouvoir de faire changer notre société au niveau local comme national.
3. Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?
Au moment de la dépendance, 9 français sur 10 souhaitent rester à domicile. Pour que ce maintien à domicile fonctionne, il faut 1 aidant professionnel, 1 aidant proche qui est le chef d’orchestre de tous les intervenants et de la technologie !
D’ici 5-10 ans, on aura un ratio de 1 aidant proche pour 4 aidés.
Les aidants s’épuisent et il est nécessaire de leur apporter aide et soutien, (dont le travail non-rémunéré représente l’équivalent de 164 milliards d’euros / an que l’Etat n’a pas à financer)
A cela s’ajoute le phénomène de burn-out dont sont victimes les aidants, puisqu’ils doivent souvent concilier ce rôle avec leur activité professionnelle. Il y a aujourd’hui 8,3 millions d’aidants, dont 47% d’actifs et 69% de femmes, qui vivent en moyenne à 226kms de leurs proches.
Il y a un problème sociétal lié à la perte d’autonomie.
Il faut aider la société à muter, en faisant preuve de beaucoup de pédagogie, et en montrant aux acteurs publics que cela vaut la peine de changer et d’être plus solidaire.
Il faut les accompagner, car ce sont eux qui feront évoluer les services et du coup la société toute entière. Nous sommes tous acteurs de ce changement, la société civile est en mouvement.
Mots clés : Claudie Kulak / La Compagnie des Aidants / lien social /, https://lacompagniedesaidants.org/