Témoigniac Jacques DUGHERA - 25.05.2015
Jacques est chargé de projets au sein du réseau RTES. Il a un rôle de plaidoyer pour le secteur de l'ESS.
- Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?
Je suis Chargé de développement au sein du réseau RTES, réseau de collectivités territoriales engagées dans l’économie sociale et solidaire. Nous œuvrons à développer les politiques publiques en direction de l’ESS, en lien avec les élus et les collectivités locales. Comme tout réseau, c’est un lieu d’échange d’expériences et d’informations. Une lettre d’information mensuelle est envoyée à 3500 personnes du réseau, ainsi qu’une lettre trimestrielle sur vecteur papier à diffusion moins large.
Nous déployons également des formations en ligne et des webconférences sur des sujets connexes à l’ESS via notre partenaire « Idéal Connaissances ». Enfin, des journées thématiques sont régulièrement organisées pour nos adhérents.
Notre siège est à Lille et nous sommes 4 salariés autour de Christiane Bouchart, par ailleurs vice-présidente de la Lille Métropole.
J’ai un rôle de plaidoyer pour l’ESS au niveau national et aussi européen.
Ce que j’aime le plus ?
- Etre curieux sur des sujets nouveaux
- La dimension européenne de mon poste
Les principales difficultés que je rencontre tiennent au manque de soutien et de parole politique sur l’ESS en France, mais aussi à la Commission Européenne. Depuis le départ de Michel Barnier il y a une baisse de dynamique (même s’il y a un intergroupe « ESS » au Parlement Européen). Coté français, avec le départ de Hamon, c’est un peu la même chose.
2. GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?
Je suis entré à GNIAC car j’y trouve la souplesse, la volonté d’agir et le décloisonnement vertical que je recherche. Je peux apporter au réseau ma connaissance de l’écosystème ESS.
J’ai manifesté mon intérêt pour participer à la « gniagence »et à l’innovation publique.
3. Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?
Je pense que GNIAC doit bien veiller à diffuser une information régulière sur ses travaux pour compenser la diversité et l’hétérogénéité de ses membres, source de richesse mais aussi de divergences possibles sur les objectifs ultimes. Un sous-groupe « monnaies locales complémentaires » m’intéresserait, dans la mesure où ces monnaies sont des outils de développement territorial et où quelques communes (comme Nantes ou Boulogne) ont fait des expérimentations intéressantes qui mériteraient attention et essaimage. Cette dimension des MLC rencontre directement les objectifs d’innovation publique et territoriale.
Les principaux freins à l’innovation sociale sont pour moi d’ordre juridique, économique et culturel. Le droit à l’expérimentation est trop complexe et restrictif ; les financements publics dédiés à l’ESS trop dépendants du retour sur investissement à court terme. Il faut réhabiliter le subvention : les élus sont dépendants de services techniques trop marqués par une culture juridico pointilliste qui entrave l’innovation et la prise de risque
Mots clés : Jacques Dughera / RTES / ESS / collectivités / Europe