.Témoigniac Sandrine LOGEZ et Guylène PASQUIER 08.12.2015
Sandrine et Guylène sont à l'origine d'une entreprise sociale dans l'air du numérique.
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Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?
Issues des mondes du numérique et des services informatiques, nous avons créé la société TINKOO afin de développer AMYDEO, une offre de services numériques sécurisés destinée aux familles confrontées à la maladie, le handicap ou la dépendance. Notre ambition est de pouvoir ouvrir les possibilités de choix de vie des familles et des malades : c’est un choix d’amour de vouloir soutenir les gens qu’on aime et qui se trouvent dans des difficultés souvent insurmontables, ce qui a des graves conséquences sur leur état de santé ou leur hygiène de vie
L’idée est de permettre de concilier vies personnelles, professionnelles et d’entraide, en permettant à tous les acteurs impliqués d’avoir le niveau d’informations adéquat à un soutien serein et efficace. Nous sommes en fait sur le créneau de l’organisation des familles. Notre application disponible via internet sur PC, mobile et tablette permettra de centraliser toutes les informations essentielles afin d’en faciliter le partage et l’accessibilité (suivi des traitements, coordonnées des aidants, mobilités, plannings, etc.), le but étant d’abaisser le niveau de stress et de simplifier la vie au quotidien. Notre plateforme permettra également une bien meilleure coordination entre les professionnels, afin que ces derniers puissent échanger et se coordonner avec les familles. Enfin, nous offrirons un service de veille sur les événements, informations et conférences liées aux pathologies des personnes.
Nous allons dans un 1er temps proposer ce service aux grandes entreprises, dont beaucoup de salariés sont confrontés à ces problématiques, via un pack d’abonnement à destination de leurs collaborateurs, des outils de formation, de suivi et d’impacts de notre solution. Ensuite, nous viserons le « B to C », avec une approche collaborative (prescripteurs, groupes d’usagers, financeurs, etc.)
Nous sommes en phase de finalisation de notre prototype. Nous avons eu la bourse « french tech », rencontrons à présent les utilisateurs, les entreprises et…les financeurs.
Ce qui nous plait le plus ?
C’est d’apporter des solutions aux personnes cibles, ainsi que de créer des liens entre les acteurs parties prenantes de notre écosystème.
Nos principales difficultés ?
Le numérique est un secteur des « business », capitaliste et capitalistique, avec des ROI demandés rapides. Entrer avec du « social-numérique-business » et de l’intelligence collective est compliqué dans un secteur aujourd’hui parfois assez décrié pour ses pratiques.
2. GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?
Nous avons intégré GNIAC via Denis Pansu et avons été attirés par la logique d’action et de décloisonnement.
Nous en attendons des rencontres, des échanges et nous souhaitons aussi y apporter nos compétences en entreprenariat, en financement et en numérique.
3. Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?
Les principaux freins à l’innovation sociale sont :
- La vision négative collée à l’argent dans le monde « social » : les notions d’argent et de rentabilité financière y sont perçues comme inapproprié voir « sale », or c’est ce qu’on en fait qui doit compter. Être sur 3 mondes à la fois (numérique-social-business) est compliqué, et ces mondes se jugent et s’invectivent. Il y a certainement des modèles hybrides à créer !
- Le financement des start-up « sociales » : attirer les investisseurs vers des initiatives « à rendements » plus faibles n’est pas évident, tant que de nouveaux indicateurs de richesses ne seront pas en place
- Le cloisonnement des administrations, véritable frein à l’entrepreneuriat !
Mots clés : Sandrine Logez – Guylène Pasquier / Tinkoo / numérique / handicap